Syrie : 6 sites historiques classés par l’Unesco en péril – Bertrand Riotord

Article  •  Publié sur Souria Houria le 21 juin 2013

Le 21 octobre 2012, une bombe explose à quelques mètres de l'une des portes de la vieille ville de Damas. L'Unesco redoute que ce patrimoine ne devienne une zone de combats intenses, détruisant irrémédiablement des monuments d'une grande valeur historique.

La mosquée des Omeyyades d'Alep est l'un des joyaux historiques du pays. Son minaret date de 1090 et la mosquée est censée conserver les restes de l'un des prophètes de l'Islam, Zacharie. Cette image a été prise après que la mosquée a été partiellement détruite par un incendie lors de la bataille d'Alep en octobre 2012.

L’institution spécialisée de l’Organisation des Nations unies vient d’inscrire sur sa liste du patrimoine mondial en danger six sites se trouvant en Syrie. Des trésors historiques menacés par les violents combats qui font rage dans le pays.

L’Unesco a tiré la sonnette d’alarme jeudi 20 juin 2013, en inscrivant sur la liste du patrimoine mondial en danger six sites historiques syriens menacés par les combats. C’est la ville d’Alep qui est la première concernée par cette décision. «[Elle], en particulier, a subi des dommages considérables» a estimé l’organisation. La deuxième ville du pays est au cœur des affrontements entre le régime de Bashar El Assad et les rebelles syriens depuis le mois de mars 2011. Pendant deux ans, elle a été la cible de bombardements qui ont détruit une grande partie des bâtiments et des monuments.

Le pays compte six sites classés au patrimoine mondial: les anciennes ville de Damas, Bosra et Alep, l’oasis de Palmyre, le Krac des Chevaliers et Qal’at Salah El-Din, ainsi que des villages antiques du Nord de la Syrie. Le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco, réuni en session annuelle à Phnom Penh, a placé jeudi les six sur sa liste de sites en danger.

Dans des documents préparatoires à cette réunion, l’Unesco avait noté que les informations sur les destructions étaient «partielles» et provenaient de sources pas toujours vérifiables, comme les réseaux sociaux, ainsi que d’un rapport des autorités syriennes qui «ne reflète pas nécessairement la situation réelle dans son ensemble».

«En raison de la situation de conflit armé, les conditions ne sont plus réunies pour assurer la conservation et la protection de la valeur universelle exceptionnelle des six biens» en question, avait souligné l’organisation.

Le patrimoine culturel d’Alep en danger

En avril, le minaret de la mosquée des Omeyyades, joyau historique d’Alep, au nord de la Syrie, autour de laquelle se sont déroulés de violents combats pendant des mois, s’était effondré. La mosquée, construite au VIIIe siècle et rebâtie au XIIIe siècle, avait déjà subi d’importants dommages à l’automne 2012. En septembre 2012, le souk d’Alep, avec ses boutiques parfois centenaires aux portes de bois, avait été partiellement détruit par les flammes. La citadelle a également été endommagée. Des fouilles clandestines ont aussi été rapportées sur plusieurs sites.

Depuis le début des combats, l’Unesco a plusieurs fois appelé les belligérants à épargner le patrimoine culturel du pays et a alerté la communauté internationale sur le risque de trafic d’objets culturels.

Plus de 93.000 personnes, dont au moins 6.500 enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre civile en Syrie en mars 2011, avait annoncé l’ONU la semaine dernière dans un rapport soulignant une forte augmentation du nombre de morts chaque mois.

source: http://www.lefigaro.fr/international/2013/06/20/01003-20130620ARTFIG00550-syrie-6-sites-historiques-classes-par-l-unesco-en-peril.php